Muscler son cheval est un élément déterminant pour la construction de son physique. Nombreux sont les cavaliers qui n’apprécient pas particulièrement les séances de travail sur le plat. Celles-ci sont néanmoins indispensables afin d’assouplir et développer la musculature de ton cheval et nous en avons tous conscience. Mais, concrètement, comment cela fonctionne-t-il et pourquoi est-ce si bénéfique physiquement ?
Pour le comprendre, il faut tout d’abord aborder quelques notions de biomécanique.
Attention ! Concentration…
Pour commencer, on entend souvent dire « pas d’abdominaux, pas de dos » chez l’humain. Mais c’est aussi le cas chez le cheval, et c’est d’autant plus important que c’est un quadrupède. Le dos est une région fondamentale qui fait le lien entre l’avant et l’arrière-main. Il soutient le poids du cavalier et participe à la locomotion. Il doit donc être mobile et souple afin de participer activement à la propulsion. Le travail de gainage est donc indispensable car le dos doit pouvoir s’appuyer sur des fondations solides.
En effet, les muscles de la chaine dorsale sont en réalité des extenseurs. Ils permettent de relever l’encolure et de reculer les postérieurs, donc de creuser le dos. A l’inverse la chaine ventrale joue le rôle de fléchisseur. Elle permet de fléchir l’encolure, ramener les postérieurs sous la masse et donc de remonter et tendre le dos. Ainsi, pour muscler le dos de son cheval, il faut d’abord renforcer sa chaine ventrale. Et pour cela, rien de tel qu’un travail sur le plat progressif.
Pour travailler ton cheval efficacement et de manière équilibrée, il est important est de solliciter les différents groupes musculaires de trois manières différentes. On parle de contraction concentrique (raccourcit et gonfle le muscle), excentrique (allonge le muscle) et isométrique (maintien d’une position). Les déplacements latéraux sont, par exemple, un excellent outil. Ils permettent d’obtenir une alternance de contractions et d’étirements musculaires de la ligne du dessus et des côtés, un travail d’ouverture (abduction) et de croisement (adduction) des membres, mais aussi de rotation de la colonne vertébrale.
Il faut aussi prendre en compte qu’à chaque muscle correspond un autre muscle qui permet de faire le mouvement inverse (principe d’extenseurs et de fléchisseurs). Ils sont donc appelés « muscles antagonistes ». Il est fondamental de comprendre qu’une contraction musculaire peut être contrecarrée et restreinte par un manque de décontraction et de souplesse des muscles antagonistes. En effet, en pratique, lorsqu’un cheval refuse d’effectuer un mouvement, cela n’est pas nécessairement parce que les muscles qui fléchissent l’articulation ne parviennent pas à le faire, mais bien souvent parce que les muscles antagonistes manquent de souplesse et limitent le mouvement. On comprend donc mieux l’importance d’un travail permettant à la fois de muscler et d’assouplir sa monture.
Une autre notion de biomécanique permet de mieux appréhender les bienfaits des déplacements latéraux lors du travail sur le plat. C’est la conformation des membres. En effet, celle-ci ne permet quasiment aucun mouvement d’ouverture et de rapprochement des membres car les articulations basses (boulets, genoux/jarrets, coudes/grassets) ne peuvent pas fléchir latéralement. Ainsi, le travail latéral sollicite bien plus que simplement les membres de ton cheval.
Pour mieux visualiser cela, imaginons ce qu’il se passe lorsque ton cheval doit croiser ses membres. Commençons d’abord par l’action de rapprocher (adduction) un antérieur, de le passer sous la masse et le croiser devant l’autre. Le cheval doit engager ses muscles pectoraux qui, en se contractant, vont entraîner toute son épaule vers le bas et permettre à l’antérieur de passer sous le poitrail.
À l’inverse, pour écarter (abduction) l’autre antérieur et le poser sur le côté et vers l’avant, il devra contracter le haut de son épaule dans un mouvement d’élévation afin de permettre l’écartement du membre.
Dans le cas des postérieurs, le mouvement doit se faire à partir de la hanche. Un côté du bassin doit donc basculer vers le bas afin de permettre au postérieur de passer sous la masse et de croiser devant l’autre membre, tout en provoquant une contraction simultanée des abdominaux. Ces mouvements sont bien plus complets physiquement qu’on ne l’imagine.
On comprend donc qu’un travail sur le plat varié et adapté au niveau de ton cheval est indispensable à son bon développement musculaire et à une bonne souplesse, et que cela sera bénéfique dans toutes les disciplines. Pour plus de détails, tu trouveras différents exercices décryptés dans la deuxième partie de cet article.
Penses-tu à muscler et assouplir régulièrement ton cheval ? Laisse-moi un commentaire.